L'entrée dans l'âge adulte m'est beaucoup plus difficile que ce que j'aurai pu croire. On croit ou on espère du moins que le plus dur est derrière nous et pourtant il n'en est rien. En réalité, les épreuves se succèdent, toujours allant croissant et l'on s'applique à les surmonter. Mais parfois le courage nous manque et souvent mes larmes coulent. Les repères se perdent, certains se construisent mais cela est long. Tout s'embrouille et s'emmêle, plus rien n'a de sens, plus rien n'a de priorité. Savoir qui l'on est plus que tout, ne plus savoir, vouloir redevenir enfant pour ne plus avoir à se poser la question. L'envie du régressif. De se blottir. De redire "maman". De pleurer. Faire le vide. Tout balayer d'un revers de la main. Abattre les cartes et se retirer du jeu, quelle qu'en soit la donne. Laisser ses jetons aux autres et décider de partir seul. Ou bien accompagné.

J'ai débuté il y a déjà deux semaines mon stage en maternelle. Je connaissais la date et le lieu de stage depuis janvier et je m'en faisais toute une montagne. L'école se trouve à 60km de chez moi, je mets cinquante minutes pour m'y rendre, c'est dans une ville -ou plutôt village- appelé Saint-Pargoire et, histoire d'en rajouter, j'ai toute la maternelle. Toute la maternelle. A savoir les TPS-PS-MS-GS. Ok. Moi qui n'aimais pas ça (cf. stage traumatisant de deux semaines en TPS lors de ma PE1), voilà que j'avais été gâtée !

JE SUIS VALIDEE !! :D

Autant vous le dire, je m'en étais fait toute une montagne.
Retour en arrière. Flashback.
Depuis janvier, parmis nous, 25 PE2, les dates d'inspection commençaient à tomber de manière plutôt régulière ainsi que les validations qui s'en suivaient. Bien sûr, moi et ma collègue PE2 qui est dans la même école ne recevions rien, lorsque, un lundi la directrice nous annonça enfin la date de notre inspection : ce serait lundi prochain !!! Mon sang n'a fait qu'un tour comme on dit et je me suis mise directement à angoisser et ce jusqu'à la date butoire. J'ai ainsi sommatisé pendant une semaine, jusqu'à l'épuisement : aphtes à répétitions, ganglions, mots de tête, nez bouché, etc. Bref la totale, autant ne pas faire les choses à moitié. Ma titulaire a été d'un soutien extraordinaire, elle d'habitude peu présente car très occupée, elle a su être là et m'aider jusqu'au bout. Elle m'a fait modifier entièrement la séance que j'avais prévue, à savoir prendre mes 9 CM1 en rechercher et laisser les 19 CM2 en autonomie. Elle m'a conseillée de faire l'inverse. Car il faut y penser : quelle image je donne en préférant m'occuper de 9 élèves ? D'une jeune enseignante incapable de gérer le grand nombre. Une fois la séance mofidifée, elle me l'a validée et elle était là le jour J à me donner des conseils jusqu'à la dernière minute. Impose toi, tiens-toi droite, pose ta voix, etc.
Car lors de ma formation de PE2, ma titulaire, qui est également ma prof de maths au CFP, faisait en parallèle son M2 afin d'avoir le niveau requis pour être à nouveau formatrice. Elle avait souvent besoin lors de sa rédaction, de filmer les personnes qu'elle formait. J'y ai donc eu droit et ce fut extrêmement bénéfique. Ca a d'abord fait bien mal : c'est horrible de se voir, avec tous ses tics, et mon manque de confiance en moi a transpercé l'écran... Bref cela a été très révélateur et m'a fait l'effet d'un bon coup de pied au c*l. Je sais un peu plus m'imposer, me tenir droite et ne surtout pas montrer mon manque de confiance en moi aux élèves.

La suite next

A fleur de peau je ne vis désormais qu’à travers mes émotions. Toute expérience est l’occasion d’explorer chacune des sensations que l’ont peut ressentir en un instant. Plus rien n’est banal. Tout a son importance. Il s’agit de vivre chaque moment de façon plus forte encore. Tout est prétexte à l’exagération. La moindre intempérie devient introspection et mes sens exacerbés sont alors en émoi.

Mémoire, portfolio, projet art, projet catéchisme, projet sport, fiches de prep,...

Tout s'accélère, nous sommes déjà au moi de février et je vois bientôt se terminer ma dernière année étudiante...

Se profile alors quelque part la peur de grandir, de vieillir, d'entrer dans le monde du travail. Adieu la vie étudiante, bonjour le monde des grandes personnes !

Promis je resterai aussi délire que ce que je suis aujourd'hui !

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     Mon stage massé a été commencé il y a deux semaines et durera encore deux semaines. Je me régale plus que tout.
Ca me donne terriblement envie d'être déjà titularisée et d'avoir ma classe à moi.
Cependant, ce stage est l'occasion d'une multitude d'émotions diverses, pas mal de stress et d'angoisse, de colère, je crie pas mal même si j'essaie de remédier à cela, un peu de déception parfois et de tristesse devant les grandes difficultés de mes élèves, mais aussi beaucoup de joie, quand mes projets fonctionnnent, quand ils s'y investissent et se régalent eux aussi.
L'équipe est géniale, je rigole beaucoup entre midi et deux avec mes collègues.
Les élèves sont très durs, il s'agit d'une classe assez dissipée, avec un élève un peu violent et des niveaux très hétéroclites. Mais je trouve cela très positif car ça m'apprend à m'imposer, à me forger et à être plus stricte car j'avais tendance à être trop gentille et à me laisser grignoter petit à petit.

En résumé, beaucoup de positif et j'attends de voir la suite !

Dehors comme dans les foyers, tout est près. C’est comme si chaque chose avait revêtu ses plus beaux atours. Les maisons scintillent, les hommes revêtissent leurs plus beaux costumes et les femmes se sont parsemées de bijoux, maquillage et autres artifices. C’est comme si le monde avait obligation d’être beau ce jour là. C’est le moment où jamais d’être heureux. De le paraître. Et si par hasard quelque chose dénotait, si pendant un moment les évènements filaient entre nos doigts et que tout venait à rater, alors nous aurions l’impression de gâcher notre seule occasion de passer un moment parfait. Pourtant tout était réuni, la nourriture, les décorations, tous les gens que nous aimons… Non, pas tous. Ils ne sont pas tous toujours là. Et c’est là que ce soir noël revêt un drôle d’aspect. Que ce soir je ne suis pas envahie par la magie de noël. Par les paillettes. Par l’allégresse. Et la petite musique qui accompagne le père noël qui se dandine dans l’entrée semble plutôt m’agresser que m’inviter à la fête. Car il y a de ces personnes que l’on sait très bien repérer, qui, si elles sont présentes à n’importe quel instant avec nous, assurent forcément de passer un bon moment. Nous savons très bien qu’il existe une espèce de connexion avec ces personnes-là, quelque chose de quasi-magique qui fait que chaque moment avec elles deviendra forcément un souvenir précieux. Et ces personnes précisément sont absentes. Et c’est toute une multitude d’émotions toute diverses mais pourtant semblables qui m’envahissent. L’allégresse ne semble pas vouloir me gagner. Et plus je me pare de bijoux, maquillages et autres artifices et plus je me sens triste.

Elle est du genre à pleurer quand elle se coupe le doigt avec une feuille de papier. Elle est du genre à appeler son père pour changer une ampoule, à ne pas oser prendre le téléphone parce qu’elle ne sait jamais comment terminer une conversation, à préférer se passer de pain parce qu’il est trop difficile de dire bonjour à quelqu’un qu’on ne connait qu’à peine. Elle est de ces filles idiotes et sans intérêt qui bafouillent, trébuchent et rougissent au moindre mot, qui osent à peine lever les yeux quand on leur parle. Elle se cache derrière une épaisse frange brune, fade et ébouriffée. Parfois elle essaie de s’arranger, de faire quelque chose, mais ça n’est alors qu’un trait maladroit de crayon noir au dessus de ses yeux. Et c’est comme si toute sa bêtise se concentrait là, en ce trait maladroit. Ce trait qui la caractérise si bien : grossier, et comme voulant paraître autre chose que ce qu’elle est. La nature est parfois cruelle en ce qu’elle s’acharne sur une seule personne, qui a seulement eu la malchance de naître ici et à cet instant précis.

Vous savez ce que c'est, que de perdre quelqu'un de vue, cinq ans durant, puis, tout à coup, de retrouver la personne, et de retrouver votre relation quasi intacte ? C'est assez étrange, c'est comme si rien n'avait changé, la complicité ne s'est nullement effacée et les mêmes points d'entente sont là. Enfin si. Vous avez toutes deux mûrit, grandit, évolué. Vous avez presque un métier maintenant. Mais le fait de raviver tous ces souvenirs de lycée, le fait d'en rire à nouveau nous ramène à cette franche amitié, et alors les évènement nouveaux qui nous sont arrivés en cinq ans, les nouvelles composantes de nos vies s'accordent aussi facilement.

Après les vacances nous avons attaqué une nouvelle période avec mes CM1-CM2. Nouveau thème en sciences, nouveau projet en français et nouvelles notions en mathématiques. Les vacances m'ont remonté à bloc et je me sens repartie sur de nouvelles bases. Je reprend goût au travail, chose qui ne m'étais pas arrivée depuis... En français nous étudions les contes. Et ça me ramène au semestre de ma licence de Lettres Modernes où nous avions étudié les Contes de Perrault. Non seulement j'avais choisi ce cours pour la prof que je savais géniale mais aussi pour le sujet. Et quel semestre ! De plus, en ce moment nous étudions le conte au CFP donc je suis bien préparée pour cette nouvelle séquence avec mes élèves. Ils sont très friands des contes et je les vois se régaler lorsque je leur fait la lecture. Et quel plaisir ! Ensuite, lors des moments de compréhension, de synthèse et d'explication, je les vois capables de remarques tellement fines, tellement pertinentes ! Et je vois là la victoire des lettres, toute ma passion que je met enfin à profit. Ca y est je réuni enfin mes deux passions : les enfants et la littérature.

Mince, qu'est-ce que je me régale !